vendredi 19 janvier 2024

Sonnets sertis. Les pleurs de Lolita

Qui se soucie vraiment des pleurs de Lolita,
Depuis que le ciné a changé son histoire ?

Plus âgée, séductrice, on bâtit un récit
Où, séduit, le violeur est devenu victime.
Pouvait-on suggérer, le déroulé précis,
Où un pervers aurait des rapports si intimes,

Sans avoir, en ce temps, de très graves soucis ?
C’est ainsi qu’on trahit ce qu’un roman sublime
Prétendait dénoncer ; le film y réussit,
Rendant sentimental ce qui s’avère un crime.

Le récit dévoile l’attirance ou l’horreur,
Selon qu’on cède ou pas aux charmes prépubères
De la proie sans trembler d’une sainte terreur.

De répugnants instincts camouflés se libèrent  
Sans qu’un signe intervînt, en ange secoureur,
Quand la malédiction sur les esprits opère.

Des auteurs ont cédé pour de vrai, aux appâts
D’ados et ont fini, traînés dans un prétoire.

Les pleurs de Lolita © Mapomme
D'après Suzanne Valadon

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