À la mort du poète, occultez les miroirs !
S’il n’écrira plus rien, survit sa poésie.
Que sonnent tous les glas, car son œuvre à venir,
Sur ses derniers carnets restera une ébauche !
La mort nous en privant, comme pour nous punir,
Ce sont d’entiers recueils qu’avec lui elle fauche.
Que de vers griffonnés qu’il ne pourra finir,
Formulés à la hâte et, sans doute, encor gauches !
Nos rêves et ses vers, fringants, peuvent hennir,
Tombant dans le néant où les espoirs chevauchent.
Centaure des enfers, mène dans l’antre obscur
Le poète défunt qui aura droit aux Limbes,
Où errent à jamais les cœurs nobles et purs !
Dans la sombre vallée que la tourmente nimbe,
Guide-le vers le lieu où le repos est sûr :
Le centaure y est maître et jamais ne regimbe.
À l’esprit d’un vivant, murmurant son savoir,
Le poète offrira des rimes bien choisies.
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