jeudi 17 août 2023

Sonnets sertis. Tout n’était que fracas

Ayant tout parcouru des monts à l’océan
Le preux guerrier parvint jusqu’aux confins du Monde.

Où aller à présent si tout a été vu ?
Aussi loin que portait le regard dans la plaine
Il ne pouvait attendre une once d’imprévu
Et sa monture avait couru à perdre haleine.

Il avait tout perçu même l’inattendu :
Les cités embrasées où en ivres phalènes
Les soldats commettaient les actes défendus
Les folies qu’enfantaient la plus aveugle haine.

Son cerveau crépitait des excès des tracas
Quand figé il perçut lancés dans la curée
Ses compagnons violant pillant à grand fracas.

Il ignorait en fait la précise durée
Mais son âme horrifiée d’un seul coup se braqua ;
Il fuit au galop les hordes dénaturées

Loin de l’odeur du sang et du gouffre béant
Où plongeait les ribauds vers les noirceurs profondes.

Aux frontières du monde © Viktor Vanestsov (Détail)

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