Qui dans l’ombre a foulé les champs de l’Au-delà
Sait combien est ténu le fil d’une existence.
J’ai erré par deux fois sans un guide savant
Dans les Limbes obscurs en plein cœur des ténèbres ;
Imparfait pour saint Pierre et trop pur pour Satan
L’Entre-deux me jeta pour un souci d’algèbre.
Je revins ici-bas moins accompli qu’avant
Et toujours disposé à y faire le zèbre ;
Je n’ai rien retenu de tout ce qui m’attend
Car ni saint ni démon je serais peu célèbre.
Atropos estima mon fil pas assez court
- On m’en voit fort aise ! - pour qu’alors on le
tranche
Et je ressuscitais sans besoin de secours.
Ainsi qu’un naufragé s’accroche à une planche
Je pris le bout d’un arbre en tout dernier recours
Vivant dans la crainte qu’on sectionne ma branche.
Jusqu’ici nul nocher à lui ne m’appela :
Mon fil s'allonge-t-il avec belle insistance ?
Mon fil s'allonge-t-il avec belle insistance ?
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire