jeudi 17 août 2023

Sonnets sertis. Le plus mortel baiser

Le plus mortel baiser est celui non reçu
Car laissant sur la lèvre une intense amertume.

Philtre ou poison : qu’importe ! à condition que doux
Soit le sommeil suivant le sommet de l’extase ;
Celui d’une succube ou d’un esprit vaudou
Triomphe du vaincu lorsque son cœur s’embrase.

Il aurait bien fallu un puissant marabout
Dispensant un grigri dans son obscure case
Pour qu’un être polaire ait un cœur d’amadou
Et des borées d’antan fasse enfin table rase.

Je ne sais si Hélène a un seul jour vécu
Si elle fut sublime et quelque peu vénale
Et si son époux-roi fut le plus grand cocu.

Leur histoire et leurs noms restent dans les annales
Et tant de preux guerriers sous Troie furent vaincus
Pour des envies en somme assez libidinales.

Sans baiser pas de corps sous le tapis moussu
Et nul ne m'a écrit d'ode à titre posthume.

Le baiser d'Hélène © Gustave-Adolphe Mossa

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