mercredi 16 août 2023

Sonnets sertis. Amours, joies et douleur

Levons le verre à ceux qui vont mourir ou naître
Mais levons-le surtout aux vivants du présent !

Le présent du passé pour les aubes futures
Nous en fit le présent : apprécions-en le prix ;
Qu’importe s’il faudra en payer la facture
Et goûtons ce plaisir qui nous sera repris.

Cortèges des moissons ici-bas rien ne dure :
Les épis douloureux des joies ont trop mûri
Certains avant même les premières froidures ;
Ces plaisirs nous semblaient à peine avoir fleuri.

Les cercueils sont menés vers une calme rive :
Pâle y gît un amour dont le fruit s’est flétri ;
De ces joies le destin soudainement nous prive.

Huit pénitents portent de nos douleurs pétri
Le cercueil ténébreux que les prêtres décrivent
Et vains sont les rimes et les versets contrits.

Qui par le charme né d’une occulte fenêtre
Perçut un Au-delà en baume bienfaisant ?

Amor, Gaudium, Dolor © Gustave-Adolphe Mossa

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