lundi 17 mars 2025

Élégies. Un univers en paix

Nous aimerions vraiment croire à la paix future
Mais, si elle survient par un renoncement
Des valeurs de toujours, c’est une forfaiture
Qui ouvrirait la porte à tout détroussement.

La paix est une pause qui sépare deux guerres,
Dit-on, paraphrasant un grand auteur connu ;
L’
intervalle fut long et la trêve précaire
Mais, durant presqu’un siècle, elle a pourtant tenu.

Quand rugit la fureur des pouvoirs tyranniques,
Il est des silences tonnant avec fracas ;
Après le long printemps d’un jardin édénique,
Cerné d’enfers lointains, reviennent les tracas.

Il n’y a plus d’Adam et il n’y a plus d’Ève,
Mais d’enragés Caïn qui mènent leurs légions
Levant droit vers les cieux, l’acier d’un oisif glaive,
Qui menace, dès lors, les voisines régions.

Mars, seigneur des guerres, se morfond dans le calme
Car, sans lutte, il n’est rien qu’un dieu au lustre éteint :
I
l lui faut rallumer la terrifiante flamme
Pour rappeler qu’il est le maître des destins.


Un univers en paix © Mapomme
D'après Suzanne Valadon, Brueghel l'ancien et Rubens

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