lundi 17 mars 2025

Élégies. L’enfant et le renard

« Mon tout petit enfant, grimpe sur mes genoux ! »,
A dit le vieux renard à un crédule gosse ;
« 
Tu auras des joujoux, des tas de câlinous
Et d’immenses marchés en vue de ton négoce ! »

L’enfant était heureux et le renard aussi,
Contant mille projets à ce blondinet prince ;
Si l’enfant est naïf, assez mal dégrossi,
De l’animal rusé, la morale est très mince.

Cheveux d’or vénérait le goupil au poil roux,
Car il semblait puissant, un empereur tenace,
Qu’on menaçait de mettre un jour sous les verrous,
Bien qu’il ait toujours ri de la vaine menace.

L’enfant se croyait grand, du souverain l’égal :
Il ignorait, hélas, son immense traîtrise,
E
xpert pour dénoncer le moindre accord légal,
Sans une hésitation ; là était la méprise.

Le renard se riait sans cesse de l’enfant
Et n’avait que mépris pour ce vil être avide ;
Bientôt on le verrait tous ses alliés bouffant,
Car le blondin crétin avait le crâne vide.


L'enfant et le renard © Mapomme

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