dimanche 2 mars 2025

Élégies. La voix de son banquier

Le sentiment d’être le maître d’un empire
Fait bomber le torse d’un blondasse crétin ;
Qu’il est
inébriant de menacer du pire
Des alliés dont l’éclat, peu à peu, s’est éteint !

Le rodomont béat sourit face à la foule,
A
ffichant l’air benêt d’un être suffisant :
D’aucuns disent alors «
Ce bougre en perd la boule ! »
Et ce n’était pas mieux, voici plus de dix ans.

Cet homme d’affaires, au bord de la faillite,
Fut sauvé par l’argent qu’ont alors balancé
Quelques mafieux russes voyant que périclite
L’empire du dadais qui se vit relancé.

Faut-il donc s’étonner des ultimes diatribes,
Où il vient s’aligner sur l’ancien ennemi ?
Il l'a toujours montré, mais formulé par bribes,
Sans alors s’avérer simple vassal soumis.

Crachant sur ses alliés, il cherche la rupture,
Dépourvu de boussole autre que le pognon ;
C’est la voix du banquier qu’il colporte, immature,
Délaissant, un à un, ses anciens compagnons.


La voix de son banquier © Mapomme

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