samedi 25 novembre 2023

Sonnets sertis. Libre comme le vent

Enfant, je n’ai pas eu le moindre cerf-volant
Et je contemple, envieux, leur envol vers les nues.

J’en admire un qui danse un ballet aérien,
Paraissant, sans conteste, délicieusement libre ;
Ah ! s’élever ainsi, loin des soucis terriens,
A toujours fait rêver mon cœur qui sitôt vibre.

Ce vertige du vol est un rêve icarien,
La quête de l’éther dont tout esprit s’enivre ;
Mais hélas, attiré par les ors solariens,
On atteint des hauteurs où on ne peut survivre.

Devenir cerf-volant est-ce un enviable sort,
Lui qui aura toujours l’affreux fil à sa patte ?
Certes vers les nuées il prendra son essor,

Pourtant ce constant lien, toute voluté gâte,
À Icare scandant que vain est son effort,
Que ce fil le retient et qu’ainsi on le mate.

Le vent seul choisira, autre fait désolant,
Hauteur et direction, qui lui sont inconnues.

Libre comme le vent © Mapomme
d'après Nicolaes Maes (du moins attribué à lui) 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire