mardi 21 novembre 2023

Sonnets sertis. Complainte de l’absence

L’air joué était gai, puis, sans raison précise,
Le voici nostalgique et le ton s’assombrit.

Il suffira d’un rien, d’une attristante absence,
Un éloignement bref, mais gênant cependant,
Pour qu’en notre âme il prenne, aussi vite naissance,
Tel un mal insidieux, sans cesse s’étendant.

Plus gênante qu’atroce est cette déhiscence,
Qui voit en d’autres lieux nos amis se rendant ;
Nous ressentons toujours d’étranges réticences
Aux voyages fréquents ainsi se répandant.

Si l’accord est mineur, l’intonation est triste,
Et sitôt règne un spleen pesant et continu,
Quoique veuille au final produire un guitariste.

Si ce vague à l’âme se voyait contenu,
Permettant d’égayer les notes du luthiste !
Mais sonnent des accords loin de ceux convenus.

Un seul être vous manque et l’âme est indécise :
Ne restent de nos joies que bribes et débris.

Complainte de l'absence © Johannes Vermeer

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire