dimanche 5 novembre 2023

Sonnets sertis. À la force des bras

À la force des bras, le monde progressait
Afin que les enfants aient une vie meilleure.

On se brisait les reins et le soir, courbatus,
Dans l'ombre on caressait un avenir de rêve.
Les descendants auraient un bien meilleur statut
Et verraient d’inconnues et d’exotiques grèves.

À la veillée, au soir, de cet espoir têtu
Se nourrissaient les cœurs, tel l’arbre de la sève,
Voyant les rejetons plus instruits, mieux vêtus,
Près de la canopée où les plus grands s’élèvent.

Ainsi, à la tablée, la fatigue s’endort,
Oignant les muscles las d’un baume de chimère,
De rêve de Bosphore et de la Corne d’Or.

Que le sang de son sang ne trouve l’aube amère,
À devoir s’épuiser, dans l’ombre et l’inconfort,
Pour un salaire offrant une trêve éphémère.

La noblesse d’argent en tous lieux s’engraissait,
Ne laissant aux petits que leur flamme intérieure.

A la force des bras © Anders Zorn

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