jeudi 23 novembre 2023

Sonnets sertis. De vieux crapauds de terre

Nous furent proposés de vieux crapauds de terre,
Patiemment mythonnés pour bonifier leur goût.

Le venin de leur peau endort l’intelligence.
Je n’en ai pas voulu. Sitôt un grand soupçon
Naquit à mon encontre et cette divergence
Révéla, selon eux, de félonnes façons.

On ne se refait pas : démontrant l’indigence
De ce qu’on nous servait, j’en tirai la leçon
Que ce cérémonial dévoilait l’émergence
Du désir de nous voir penser à l’unisson.

On avale un crapaud, et puis on persécute
Une minorité, responsable des maux
Qui frappent le pays, et puis on s’exécute,

Emprisonnant des gens, sans oser dire un mot ;
On les massacre ensuite ; à la chaîne on charcute,
Ivres de sang impur et d’actes extrêmaux.

On avale un crapaud et, un jour, sans mystère,
En masse on est jugé, provoquant le dégoût.

De vieux crapauds de terre © Mapomme
d'après la Chronique de Brodoc

"Avaler un crapaud", dans bien des pays d'Europe, comme l'Allemagne, l'Italie, l'Espagne, le Portugal, la Roumanie, la Hongrie et d'autres encore, est l'équivalent de notre expression "Avaler des couleuvres". On la retrouve aussi en hébreu et en chinois.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire