mercredi 13 novembre 2024

Élégies. La nuit quand dort la ville

Dans la ville, jadis, calmes étaient les rues
Où, battant le pavé, j’allais d’un pas serein ;
Ô quiétude nocturne, aujourd’hui disparue,
Qui va encor, de nuit, paisible et souverain ?

L
es rues n’offraient alors aucun sujet de crainte,
Me mettant seul la tête et le cœur à l’envers ;
Les doutes et la peur resserraient leur étreinte,
Quand mon futur prenait des coloris d’hiver.

Je croisai
s quelquefois, un fantôme en plein doute,
Face à un horizon dont il ne voulait pas ;
Sur des rêves d’enfant les grands espoirs s’arc-boutent
Car ils nous coloraient des avenirs sympas.

M
es songes s’exprimaient d’une voix trop timide,
Et après j’en aurai un éternel regret :
Devant moi s’éclairait l’or des pavés humides,
L’or des rêves occis sur l’autel du progrès.

Or
le temps coule à flots et souvent on déplore
D’avoir manqué de cran, laissant à l’abandon
Des projets essentiels, venant juste d’éclore,
Surpris de voir qu’ainsi les armes nous rendons.


La nuit quand dort la ville © Mapomme

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