jeudi 7 novembre 2024

Élégies. Jouissons du présent

En la voyant chanter, danser et nous sourire,
Jeune, je lui voyais un sublime destin ;
Or d’une époque sombre elle parvint à proscrire
Les maux les plus cruels, à tout jamais éteints.

Enfant,
je me berçais de l’illusion crédule
Que le chemin de tous était fait de velours ;
Je ne frémissais pas au tic-tac des pendules,
Qui résonnait pourtant d’un glas funèbre et lourd.

Je n’imaginais pas la cruauté du monde,
N’ayant jamais connu que douceur et confort :
C’est l’abîme effrayant dont jamais nulle sonde
N’a pu toucher le fond, un gouffre en plein essor.

Quel mal vient dévorer, tel un félin féroce,
La bonté inhérente à de jeunes esprits ?
Quel plaisir trouvera l’ensauvagé qui rosse,
Jouissant du plaisir des larmes et des cris ?

La vie des victimes jamais ne
se résume
À ce temps douloureux qu’on ne peut effacer ;
L’art soulage au présent, quand la scène s’allume,
Des tourments infligés dans un lointain passé.


Hors des feux de la scène © Mapomme

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