Si l’inconstant destin était pris d’un caprice,
Permettant d’assouvir une ancienne passion,
Donnerait-on alors libre cours à l’ivresse,
Effaçant un échec, au prix d’autres regrets ?
L’âme jadis blessée, en quête de tendresse
Cueillerait-elle un fruit peut-être au goût aigret ?
La joie de retrouver les bras d’une maîtresse,
Le gouffre d’un regard et d’aimables secrets
Feraient-ils oublier combien semble traîtresse
La mémoire évinçant les douleurs par décret ?
C’est très souvent l’erreur de l’impossible rêve
Qui croit tout répéter, avec une autre fin :
Sur l’épine des jours, l’utopique espoir crève.
En dépit de l’arôme dans le brûle-parfum,
La passion de jadis, dès que le feu s’achève,
Exhalera l’odeur de nos élans défunts.
On ne peut triompher d’un ancien maléfice,
Contre lequel n’existe aucune adjuration.
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