dimanche 1 septembre 2024

Élégies. Romarin d'Aphrodite

J'avais beau arborer un brin de romarin
Pour avoir les faveurs de la belle Aphrodite,
Jamais je n'ai eu l'heur de quelque amour serein
Et toute inclination me semblait interdite.

L'adolescence, ainsi, fut un chemin ardu,
Où absolument rien n'était écrit d'avance :
Un nonchalant génie, maladroit éperdu,
Ne m'épargna jamais de cinglantes offenses.

Si d'autres possédaient des mentors efficients,
Ce ne fut pas mon cas durant bien des années ;
Je ne sais pas à quoi songeait cet insouciant
Car chaque idylle était aussitôt condamnée !

Le romarin n'aida aucun béguin d'alors
Et eut l'affreux défaut d'accroître ma mémoire :
Je me souviens de tout, quant à mes vains efforts,
Surtout de la liste de mes échecs notoires !

J'ai donc jeté ce brin qui me portait malheur !
Puis, je l'ai rencontrée de façon impromptue,
Un jour où je souffrais des premières chaleurs ;
À forcer le destin, en vain on s'évertue.
Romarin d'Aphrodite © Mapomme

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