jeudi 22 juin 2023

Sonnets sertis. Un condamné au mors

Lorsque Socrate a bu une amère ciguë
Parmi ses disciples il attendit la mort.

On s’étonne du calme habitant le vieux sage :
L’opium était mêlé au douloureux poison ;
Il verrait si la mort n’est qu’un simple passage
Vers le monde abritant des génies à foison.

Ses questions aux tyrans s’avéraient un outrage 
Car ils n’appréciaient pas sa puissante Raison ;
De la moindre remarque ils prenaient donc ombrage
Craignant quelque printemps aux brusques floraisons.

Si on condamne un sage il deviendra légende
Et s’il vit s’accroîtra cet immense péril
Car le feu presqu’éteint couvera sous les cendres.

Croire un danger passé est hélas puéril
Puisque vivant ou mort le feu va se répandre :
Les tyrans le craignent de fin mars à avril.

La solution sera quoiqu’on fasse ambiguë
Puisqu'on ne soumet pas un condamné au mors.

Un condamné au mors © Mapomme
D'après Jacques-Louis David

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire