La Normandie se voit depuis peu à la mode
Et ne pas s’y trouver serait assez vexant.
C’est pourquoi elle y vient avec un brin de zèle ;
Mais une fois là-bas un effroyable ennui
S’empare de son être et lui taille les ailes :
De ce lieu volontiers très vite elle aurait fui.
Mais fuir l’air des cités – exigence nouvelle -
Bien plus qu’une mode est le meilleur sauf-conduit
Pour des poumons atteints car la moindre parcelle
Crache le noir poison qu’une usine produit.
Venir en bord de mer a semblé l’antidote :
Combien elle regrette un temps si peu lointain
Où dans l’onde d’un fleuve à l’écart on barbote.
On tient presque salon dans un siège en rotin ;
Sur les mornes galets on babille on radote
Vêtues de dignité d’organdi de satin.
Ah ! sans cette pudeur qui leur tient lieu de code
Combien tremperaient nues dans les flots caressants !
Combien tremperaient nues dans les flots caressants !
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