Il a trois fers au feu sans crédible raison
Forgeant tantôt sur l’un et puis il l’abandonne
Pour en reprendre un autre errant dans la maison :
Que de mots qu’en pensée il martèle et chantonne !
Les idées se heurtent dessous sa frondaison
Blanchie sous le harnais ; que ses proches pardonnent
Ce spectre qui la nuit quand nous nous apaisons
Hantera le couloir : il cherche et il tâtonne.
Quand une idée lui vient, il lui faut la noter
Sinon elle est fichue et au néant promise ;
Sur le clavier il doit illico pianoter.
Faut-il avoir dormi et être sous l’emprise
D’un onirique état pour voir l’esprit doté
D’un flot fuyant le jour que le bruit électrise ?
Tous les mots qu’à présent si lentement je forge
Se perdront comme ceux s'échappant de ma gorge.
Se perdront comme ceux s'échappant de ma gorge.
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