jeudi 16 juin 2022

Élégies. En attendant la fin d’une si longue nuit

Devant son café chaud qu’aux humains distribue
Un automate froid la femme semble ailleurs ;
Des rêves délestée et l’échine fourbue
Elle a mis au grenier l’espoir de jours meilleurs.

Robe chapeau usés manteau d’années cossues
Forment un maigre legs avec un vieux tailleur ;
La femme pense aux temps de ses amours déçues
Et au dédale urbain impropre aux travailleurs.

Elle a les yeux éteints tel un buveur d’absinthe :
Pourtant noire est sa fée dans la tasse devant
Dans la salle déserte à la chaleur défunte.

Le reflet d’un Degas dans un café buvant
Lorgnant un verre absente et l’expression éteinte
Hante la nuit si longue et les jours décevants.

Automat © Mapomme
D'après Edward Hopper et Edgar Degas

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