mercredi 31 mai 2023

Sonnets sertis. L'étrange Carmilla

À J. Sheridan Le Fanu

Que néfaste on pressent par un obscur auspice.

Certains dans le passé ont tutoyé l’abîme
Enivrés du danger et d’autres ont péri
Papillons attirés par un éclat sublime
Se brûlant les ailes pour un être chéri.

L’objet de leur amour est un troublant vampire
Qui la même passion paraît avoir nourri ;
L’enjôlé donnerait s’il l’avait un empire
Pour un mot presque doux l’esquisse d’un souris.

Laura a succombé à l’étrange inconnue
Recueillie une nuit après un accident
Émue par l’infortune en son âme ingénue.

Modérer sa passion n’est en rien évident
Et l’on vit un enfer croyant toucher aux nues ;
Se consume le cœur d’un désir trépidant.

Sait-on si Carmilla n’a eu qu’indifférence
Ou souffrit la voyant choir dans le précipice ?
L'étrange Carmilla © Mapomme
D'après un dessin de Joanna Ostrowska

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