vendredi 5 mai 2023

Sonnets sertis. Le deuil inaltérable

Sur la lande elle allait aux bourrasques soumise
Sous les cieux assombris toute vêtue de deuil.

Son veuvage récent avait éteint la flamme
Qui habitait jadis son généreux regard ;
La Camarde trancha de son austère lame
Le destin du fiancé sans haine et sans égard.

Le passé embelli car vierge de tout blâme
Est le plus absolu le plus sûr des remparts
Et elle avait clamé l’exquis épithalame
Que l’on doit au défunt au moment du départ.

Les nymphes de salon les regardaient envieuses
Et ne pourrait ternir l’ardeur de leur passion
Intriguant en dépit des éloges spécieuses.

Depuis lors affectant bonté et compassion
Elles fardaient leur joie de peine fallacieuse ;
Les morts sont à l’abri des vaines tentations.

Si la passion décroît à l’agonie promise
Le deuil inaltérable évite cet écueil.

Le deuil inaltérable © Mapomme
Avec l'aide de Cary Joji Fukanaga

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