vendredi 5 août 2022

Vers en Technicolor. Erre en nous un monstre ignorant le sommeil

Dans les sombres recoins d’un trop vaste cerveau,
Aux tréfonds de notre âme, erre dans le dédale,
Meuglant et bien caché, un très puissant taureau
Dont l’appétit de chairs est objet de scandale.

On ne perçoit souvent qu’un confus écheveau
D’effrayantes pensées et d’images mentales,
Qui peignent des désirs nous semblant immoraux,
Dont le flot bouillonnant jamais n’est mer étale.

De ta toile, Ariane, défait le fil tissé
Et de ce labyrinthe aide-moi à m’extraire,
De ce lieu où je dois à l’instant m’immiscer,
De ce dédale obscur traçant l’itinéraire.

Or, si tout nous oppose, au fin fond de la nuit,
Étrangement, vois-tu, le danger nous attire ;
Notre vie n’est que lutte et soupçon pour autrui :
Doit-on se fier à l’autre ou bien se l’interdire ?

La ville est un dédale, obscur, sale et poisseux,
Et l’argent est ce monstre empoissonnant les âmes ;
À son arc, Cupidon se montrant paresseux,
Par nous-mêmes il faut décrocher le sésame.

Le grand sommeil © Mapomme
D'après Howard Hawks

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