samedi 27 août 2022

Vers en Technicolor. Dans l’ombre de l’éclipse, on peut vivre un enfer

En des temps très obscurs, mais assez peu lointains,
On n’écoutait jamais la parole des femmes ;
Qu’un époux soit violent, ivrogne et galantin,
Devait rester secret, bien qu’il se montre infâme.

Il tapait sans compter dans l’argent épargné,
Pour que sa fille, un jour, un beau métier exerce ;
Plein de whisky, sur elle, il avait dû lorgner
Sans qu’on ait deviné un amoureux commerce.

Il est des éclipses assombrissant longtemps
La mémoire récrite, où fautive est la mère,
Et les ans effaçant l’outrage dégoûtant,
C’est celle qui n’a su l’empêcher de se faire.

La honte est effacée en prenant des cachets
Et dans un déni pieux, l’amnésie mémorielle.
Si le père était mort, une enquête entachait
L’épouse qu’on ciblait sans preuves matérielles.

Un opportun décès offrait un boulevard
Pour effacer l’échec gênant le détective :
L’éclipse enfin finie, avec bien du retard,
Le soleil éclairait de neuves perspectives.

Dolores Claiborne © Mapomme

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