Le passé me suivait dans mon rêve éveillé,
Me chargeant des péchés d’une vie très lointaine,
Et telle une Érinye voulant faire payer
Au vieil adolescent sa rudesse certaine.
« Souviens-toi ! », disait-elle, afin de m’ennuyer,
« D’une ancienne rupture et de ta voix hautaine !
C’est un manque de tact qu’on ne peut oublier
Et qui prend de l’ampleur, passé la soixantaine ! »
Le passé disait vrai : avec le poids des ans,
On voit ses dix-sept ans et leur inconséquence,
Car on agirait mieux, de par les temps présents.
« Crois-tu que suffirait ta pompeuse éloquence,
Faisant d’un mal un bien ? Toujours est déplaisant
De voir brisé un rêve, et ce, quoi que tu penses ! »
Sans raison, on repense à ce qu’on a mal fait ;
Il est de vieux regrets que nul baume ne panse,
Lorsque, de nos erreurs, on ne sait les effets.
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