mardi 30 mai 2023

Sonnets sertis. Taedium vitae

Porter toujours la croix d’un monde de ténèbres
Où l’ignorant commande est un enfer pesant.

J’ai longtemps gaspillé les heures d’une vie
À chiffrer et compter sans mesurer le temps
Lequel a pu s’enfuir si loin de mes envies
De mes goûts initiaux dès mes lointains printemps.

Ma jeune existence me fut ainsi ravie
Peu à peu goutte à goutte et des rois mécontents
Vampires de mes jours goules inassouvies
Dévoraient le vivant cadavre encor comptant.

Loin des chiffres mes goûts inclinaient vers les lettres
Où l’on ne compte rien sinon les pieds des vers
S’enivrant d’infini qui seul peut combler l’être.

Il est quelques soleils quelques printemps ouverts
Amitiés permettant à la joie de renaître
Allégeant le fardeau d’une vie de travers.

Ai-je aimé détester ces quarante ans d’algèbre
Esclave irrésolu sans tyran malfaisant ?

Taedium vitae © Mapomme
D'après Hendrick ter Brugghen

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