lundi 24 avril 2023

Sonnets sertis. Un feu inextinguible

Quand périt un esprit avec lui disparaît
Le savoir d’une vie qu’il ne pourra transmettre.

C’est un vaste incendie brûlant des manuscrits
Dont l’humanité perd à tout jamais la trace
Dans le flot sourd des ans engloutis sans un cri
- Un flot qui se fout bien des cimes de la grâce.

Toute une vie d’acquits voilà qui est sans prix :
C’est l’inouï trésor que dédaigneux terrasse
Le Temps cet ennemi des choses de l’esprit
Qui sous le poids des ans sans pitié le harasse.

Alexandrie Le Louvre en proportion ne sont
Que de simples flambées d’une demi-journée 
Alors que sur l’esprit non comme un voraçon

La braise sous la cendre -ennemie acharnée-
Détruira le savoir lentement sans façon ;
Le feu danse de joie sur l’âme consternée.

« Crénom ! » dit le génie que la mort effarait
Expirant sans finir l'ultime oeuvre à paraître.

Un feu inextinguible © Mapomme
D'après J-J. Annaud

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