J’avais appris jadis à jouer de la lyre
Pour mieux plaider ma cause au juge des défunts.
N’ayant nulle Eurydice emportée avant l’heure
Je n’avais pas à rendre un défunt aux vivants ;
Le temps fauche et se fout absolument qu’on pleure
L'épi vert que sa faux tranche nous en privant.
L'épi vert que sa faux tranche nous en privant.
On avait emmené en l'obscure demeure
Du juge des enfers le souvenir suivant :
La saveur d’un baiser quand des lèvres s’effleurent
Dans la douceur de mai au soleil motivant.
Je suis donc descendu voir Hadès en son antre ;
Caron avait bossé sans arrêt en ce jour
Sur la berge dormant en se tenant le ventre.
J’emprunte donc sa barque entrant dans le séjour
Des morts sans Virgile ; je parviens en son centre :
J’ai chanté mais le dieu à mon vœu resta sourd.
« En toi les souvenirs ont bâti leur empire
Car ils ne sont pas morts si survit leur parfum ! »
Car ils ne sont pas morts si survit leur parfum ! »
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