mardi 15 août 2023

Sonnets sertis. La Beauté souveraine

La Beauté souveraine assise sur le Monde
Insolente montre le pouvoir d’un corps nu.

Le Monde hypocrite pousse des cris d’orfraies
Et cependant regarde à travers ses dix doigts ;
Ces doigts ont séparé le bon grain de l’ivraie
S’enivrant de péchés et de signes de croix.

La Beauté a senti que son pouvoir effraie
Et que nul n’y résiste aussi fort qu’il se doit ;
Cette chose en tous lieux est la vérité vraie
Car l'envie d'y goûter dans les plus saints s'accroit.

Son trône est tel un globe où s’empilent ses proies
Le cœur mis en morceaux par ses féroces crocs
Déchirant les espoirs qu’aisément elle broie.

Ivres de ses trophées – ornements sépulcraux -
Elle perçoit son corps tel un cheval de Troie :  
« Puritains j’ai foulé tous vos rites sacraux ! »

Le Monde voit le beau et le prétend immonde
S'il est nu car venu du séducteur cornu.

Elle © Gustave-Adolphe Mossa

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