dimanche 20 août 2023

Sonnets sertis. L'Abîme sous Pierrot

Si l’espoir est trahi c’est par l’aveuglement
Celui de n’avoir vu la vérité en face.

Un sentiment ardent conduira vers l’excès
Du désespoir violent seigneur des noirs orages ;
Pour n’avoir voulu voir l’évident insuccès
L’amoureux consterné se trouve en plein naufrage.

De ce leurre amoureux faut-il faire un procès ?
Le cœur déçu conçoit en réponse à l’outrage
La haine extrême issue des plus sanglants versets :
« Tue quiconque aime un autre et soulage ta rage ! ».

Ô pauvre ami Pierrot qu’as-tu fait par dépit ?
Colombine s’en va blessée et soutenue
Et ton âme à présent n’aura aucun répit.

Amour-propre inutile et fierté malvenue
Ton cœur ne sera plus qu’un palais décrépit
Et ne connaîtra plus quelque joie ingénue.

Tes yeux auront éteint les bleus scintillements
Des passions de jadis sans pareils et vivaces.

Pierrot s'en va © Gustave-Adolphe Mossa

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