Un jour où j’avais poussé négligemment au nord
Je parvins à un fleuve où ondoyaient trois vierges.
Sitôt qu’elles me virent elles vinrent vers moi :
« Voyageur au teint brun regarde bien dans l’onde !
Vois nos corps nus danser ; ressens-tu quelque émoi ?
Ou lorgnes-tu cet or au cœur des eaux profondes ? »
« Belles potamides dans l’amour j’ai peu foi :
Il est frêle parfum magie d’une seconde
Dissipé aussitôt par un aquilon froid ! »
« Horreur ! c’est Albéric avare au cœur immonde ! »
« Voyez un peu le Monde ! L’or en est le tyran :
Qu’a-t-il fait sur Terre d’utile et profitable ?
Je n’y perçois que ruine et riches aspirant
À saigner la planète et rien de charitable ! »
« Étrange voyageur aux propos sidérants
De l’Or ou de l’Amour lequel est acceptable ? »
« Qu’y a-t-il de durable en l’amour ou bien l’or ?
Rien qui du Temps rongeant ne soutienne l'épreuve ! »
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