Subsiste-t-il un brin des étés moissonnés,
Lorsque, sous l’Aquilon et les ondées trembleuses,
J’entends la fin décembre au noir beffroi sonner ?
La cloche bringuebale en morne rassembleuse,
À l’année achevée et l’âme a frissonné :
Jour de l’an solitaire en la chambre frileuse,
Loin des siens, étrangers au spleen insoupçonné,
Dans un vin froid je noie mon âme atrabileuse.
Ce n’est plus une mer qu’il me faudrait franchir,
Mais tout un univers semé de nébuleuses,
Pour voir de mon village de hauts sommets blanchir.
Douze coups ont sonné en la nuit fabuleuse ;
Au futur on se prend soudain à réfléchir
Sans qu’une seule idée fuse miraculeuse.

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