Au cœur d'un long hiver, sombre, froid et laid,
La reine se consacre au non fini ouvrage.
Les prétendants festoient dans le palais sans roi
La reine se consacre au non fini ouvrage.
Les prétendants festoient dans le palais sans roi
Car les années passant nombreux croient mort Ulysse ;
De leurs festins sans fin résonnent les parois
Et leur joie pour la veuve est un affreux supplice.
Elle sent cet absent vivant en quelque endroit
Retardé par les dieux puni pour sa malice ;
Espérant son retour par un vent de noroît
Elle tisse un linceul qui n’est qu’un artifice.
Ce qu’elle ourdit le jour dans la nuit est défait
Et ce linceul devient un éternel ouvrage ;
Elle accueille un mendiant portant des ans le faix.
Hélas, il semblerait qu'Ulysse ait fait naufrage !
Trahie par sa servante, elle voit sans effet
Hélas, il semblerait qu'Ulysse ait fait naufrage !
Trahie par sa servante, elle voit sans effet
Sa ruse et son roi n'est pas dans les parages !
Tel un mendiant reçu en l'amoureux palais,
J'ai pu châtier des ans les incessants outrages.
J'ai pu châtier des ans les incessants outrages.
D'après Dora Wheeler Keith
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