Où iras-tu Phryné
courtisane d’Athènes
Dont la beauté servait de modèle aux sculpteurs
Qui avait des amants – a-t-on
dit – par centaines,
Si on suivait l’avis de ton persécuteur ?
De ces riches amants qu’embellit la fortune,
Penses-tu que naîtra un sublime avenir ?
N’es-tu jamais lassée de demander la Lune,
Lorsque nulle promesse ils ne peuvent tenir ?
Un seul de tes amants devant l’Aréopage
Te défend de son mieux et voit ton cas perdu :
Dans un dernier élan il t’ôta tout drapage
Affirmant qu’Aphrodite avait fait ce corps nu.
Il en est un pourtant que ton cœur apprécie,
Mais cet humble voisin est un pauvre écrivain
Sachant te consoler de tes péripéties,
Qui n’est pas publié et voit ses écrits vains.
Tu voudrais oublier ta jeunesse indigente,
La faim nouant ton ventre et tes fringues crados,
Ainsi que les langues toujours désobligeantes ;
Dans la vie l’amour est le plus beau des cadeaux.
D'après Blake Edwards
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