C’est un soleil naissant, ivre de sa jeunesse,
Astre brillant d’un feu intense et inquiétant ;
Sous le capot tremblaient, désireux de vitesse,
Les coursiers que menaient l’aurige débutant.
Vertige du danger, dans une course folle,
Quand la frivole mort dépose un doux baiser
Sur la joue enflammée par mille cabrioles
De l’aurige divin qu’on ne peut apaiser.
Cet art nécessitait retenue et justesse,
Sinon le char s’égare, allant virevoltant,
Brûlant les champs de blé, plongeant dans la détresse
Les humains effarés geignant et l’insultant.
Un éclair foudroya le malhabile aurige
Tombant fatalement dans l’abysse profond ;
Ce trépas si soudain vous frappe et vous afflige ;
Pleurez des larmes d’ambre, ô sœurs de Phaéton !
Que sans cesse s’échouent ces larmes sur les rives,
Rappelant le trépas de la jeune fureur
Et le chagrin subit, lorsque l’excès nous prive,
D’un être soudain pris d’un entrain dévoreur.
D'après Nicholas Ray
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