dimanche 17 juin 2012

Impelyon. Anathèmes de Darbrent


Depuis des jours entiers sur le sol retrouvé
J’ai l’impression d’errer dans un grand labyrinthe
Empruntant des chemins que j’ai déjà foulés
Ce qui me fait nourrir une constante crainte

Chaque buisson suivant ressemble au précédent
Dans la pénombre humide et la brume diaphane
Dans ce dédale épais aux bosquets obsédants
Je pense avoir atteint la forêt des Arcanes

J’ai déjà vu cet arbre au moins cinq à six fois
Les chemins sont semés de pierres identiques
Tout marcheur égaré par des sentiers étroits
A frissonné d’effroi en cet instant critique

J’offrirais tous les chants des palais levantins
A l’esprit bienveillant qui connaitrait l’issue
De ce piège où je vais en foulant le plantain
L’espérance est hélas à chaque instant déçue

Au détour d’un buisson je perçois semble-t-il
Dans les fourrés épais de pistachiers lentisques
Un léger mouvement un bruissement subtil
Me laissant supposer un possible risque

Dehors sale étranger incube des étangs
Tu viens me déranger dans mes bruyères blanches
Tu souilles ma forêt Humtaba tempêtant
Archange du Cornu qui l’ouragan déclenche

Ainsi marmonne un nain bossu barbu et laid
Vidant d’un trait son sac d’imprécations haineuses
Qui prend cette forêt pour son propre palais
Me voyant en démon des contrées buissonneuses

Darbrent l’Exorciste se nomme le gnome hideux
Qui danse et ondule sous l’argent de la lune
Jurant et crachant un torrent de mots bileux
En circonvolutions le boiteux m’importune

Dis si tu veux vraiment que je quitte ton bois
Quel est le bon chemin qu’il faudrait que je suive
A courir sans arrêt en rond autour de moi
J’ai le tournis Je veux le saisir Il esquive

Cette peste sautant prestement sur ma main
Cruellement la mord de ses chicots noirâtres
L’exécrable ricane allumant l’inhumain
Brandon de la démence en ses yeux opiniâtres

Que par ma morsure tu meurs empoisonné
Et que ta charogne les marais contamine
Pestilence issue d’un ventre mal fécondé
Surtout ne me suis pas démoniaque vermine

Il disparaît dans les buissons tout en signant
Dans la nuit l’emblème des forces tutélaires
Bandant sur ma paume son souvenir saignant
Je pars à l’opposé du nain vernaculaire

Car je n’ai nulle envie d’affronter l’enragé
Maître d’un lieu infect et lanceur d’anathèmes
Mon unique souci est d’ici dégager
Sans jamais plus revoir sa face d’apostème

Sous l'argent de la lune © Mapomme

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