Schliemann a retrouvé la cité légendaire
Des Troyens assiégés par le camp achéen
Près des eaux vineuses nombre se trucidèrent
Pour l’honneur d’un époux roi du monde égéen
Le sable que foula le coléreux Achille
A reçu l’offrande du sang de chaque camp
Et vit tomber soudain tant de guerriers agiles
Dont Patrocle et Hector valeureux combattants
Ici l’Aurore matineuse aux doigts roses
Fit sonner la salpinx et scintiller l’airain
Des bûchers héliaques en célestes chloroses
Ouvraient la porte au soir du monde souterrain
Ici demeurèrent Agamemnon l’Atride
Et le vaillant crieur son frère Ménélas
Des fiers remparts de Troie seul un terrain aride
Reste en ce temps nouveau et pourtant morne hélas
L’Aurore safranée maintes fois s’est levée
Les casques scintillants rouillent depuis longtemps
Se sont éteints Pâris et la reine enlevée
Comme l’ire de Sparte et du roi mécontent
Les échos se sont tus en nos jours qui pâlissent
Et les vainqueurs d’hier ont rejoint les vaincus
La ville de Priam par la faute d’Ulysse
L’homme aux mille desseins n’a jamais revécu
Il n’est pas de cité qu’on dit inexpugnable
Qui ne soit prise un jour sans le moindre recours
Celles du cœur souvent semblent impitoyables
Ne cédant qu’à dessein à nos rusés discours
Beaucoup lui prédirent l’échec si l’on y pense
Mais sans faillir Schliemann a su sortir vainqueur
Et recevoir ainsi l’imprévue récompense
Peut-il en être ainsi pour les choses du cœur
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