Les échos étouffés d’une fête privée
Résonnent au lointain sur les brumeux canaux
Par le mystère ambiant mon âme est captivée
Tandis qu’en silence la gondole fend l’eau
Les palais aux loggias transpirent le secret
Devant eux s’élèvent les poteaux d’amarrage
Rayés de rouge et blanc et d’un étrange attrait
Sand aima parait-il Musset dans ces parages
Les rumeurs des ligues rappellent les serments
Les cadavres charriés par l’eau de la lagune
Dans l’ombre d’une arcade attendait patiemment
La dague étincelant dans un éclair de lune
Voici bien des siècles qu’on vient au Carnaval
De la cité sur l’eau sœur chérie de Byzance
La soie tissa jadis un commerce naval
Laissant le souvenir d’une lointaine aisance
Venise reste et nous cheminons déjà morts
Malgré nos bals mondains nos phrases cultivées
Avec nos brumes nos peines et nos remords
Qu’en vain nous étouffons dans des fêtes privées
Sur les brumeux canaux © Mapomme
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