Dimitri extirpe du ventre de la mer
Des amphores qu’il vend aux touristes stupides
Son commerce me rend nostalgique et amer
Ses vases trop récents le rendant plus cupide
Il y colle souvent quelques décorations
Prises sur les rochers pour les rendre authentiques
On a connu jadis semblable opération
En vendant de fausses mais très saintes reliques
Je songe aux mouettes tombant sur les labours
Tout fraîchement tracés dans la glèbe fertile
Délaissant l’océan pour migrer vers les bourgs
Oubliant le poisson pour un milieu hostile
Ce peuple autrefois fier pour qui tout étranger
N’était qu’un barbare ce peuple à la naissance
De notre société ce peuple ayant changé
Vend tristement son âme aux nouvelles puissances
Bientôt il cèdera sa convivialité
Ne voyant plus en nous que quelques tiroirs-caisses
Il symbolisera alors la vacuité
On oubliera son art sa gloire et ses prouesses
Le charme du pays sera changé par l’or
D’incultes voyageurs qui viendront tout détruire
Je bois de l’ouzo à la taverne du port
Pendant qu’on sait encor danser chanter et rire
Dimitri et l'or bleu © Mapomme
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire