jeudi 28 janvier 2016

Rimes de saison. Un phare dans l'ombre

Ce midi je marchais entre deux grandes vignes
Le soleil disparut en un bref laps de temps
Et un vent frais souffla tel un sinistre signe
Des nues d’anthracite toute lumière ôtant

Assez loin à ma gauche un arbre aux branches nues
Se dressait décharné tel un charme doré
Aux cieux une trouée de lumière inconnue
Laissait passer un rai irradiant l’arboré

Priant des cieux obscurs à tout azur aveugle   
Je songeais aussitôt aux ténèbres planant
Masse rétrograde qui en grand nombre meugle
Et veut sans cesse éteindre un éclat rémanent

Mais sans arrêt se dresse un être juste et libre
Qui brille dans l’ombre la bravoure inspirant
Se ramifie l’audace jusqu’au point d’équilibre
C’est ce qui fait trembler l’essaim noir des tyrans

Bien sûr l’ombre avala l’arbre épris de lumière
Mais pour y parvenir elle a abandonné
Un are ensoleillé dont je fis ma bannière
Espérant inspirer l’élan irraisonné

Qui ferait soudain choir un tyran de son trône
À des ténèbres d’encre il veut nous confiner
Ne perdons pas l’espoir face à la nuit qu’il prône
Dans l’ombre on rêve encor d’un ciel illuminé


*°*°*


Le lendemain midi j’ai refait le chemin
Et l’arbre s’élevait face aux sombres collines
De lumière nimbé mais un simple examen
Montrait autour de lui des vignes opalines

Lorsqu’un juste refuse un obscur souverain
Surgissent aussitôt des surgeons en grand nombre
Le tyran peut trancher de sa lame d’airain
Ils repoussent toujours pour venir défier l’ombre

Même si l’arbre juste était moins singulier
Les rayons d’or semblaient s’attarder sur ses branches
À la paix revenue qui songe aux chevaliers
Pourtant ils conservent une aura claire et franche
 
Un phare dans l'ombre© Mapomme


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