dimanche 2 février 2025

Élégies. La Mort en son jardin

L’orage roule au loin de constantes menaces
Et le ciel s’obscurcit, puis plonge dans l’oubli
L’espoir idiot de paix car la guerre est tenace,
Revenant bousiller le bel ordre établi.

Dans le sombre jardin, où les ténèbres règnent,
Je ne me souviens plus des sublimes couleurs
Du printemps, puis j’entends tous les merles qui geignent,
Dépossédés de joie, écrasés de douleur.

Quel était le parfum de la
douce insouciance
Qu’exhalait l’harmonie ? Je ne m’en souviens plus !
À présent, les rumeurs ont remplacé la science
Et partout le savoir passe pour superflu.

Voici venu le temps des amples convoitises,
Des requins de palais que suivent les gredins ;
Puis, j’aperçois une ombre et je vois ma hantise,
Car marche posément la Mort en
son jardin.

J’aimerais que tout soit un simple mauvais rêve,
Mais gronde l’orage qui s’approche à grands pas ;
Si survient le chaos que notre fin soit brève,
Qu’on ne pressente pas l’arrivée du trépas !


La Mort en son jardin © Mapomme

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