samedi 4 janvier 2025

Élégies. Dès que souffle le vent

Dès que souffle le vent, je n’ai la tête à rien
Allant tel un chien fou, ma bonne humeur ravie ;
Le vent me déconcentre aussitôt qu’il survient,
D’écrire ou de lire n’ayant aucune envie.

Préférant l’ondée calme au vent tempétueux,
Tel le mistral furieux qui hurle dans les rues,
Le plaisir de lire devient infructueux,
Ne pigeant rien au sens des pages parcourues.

Fureur et tremblements proviennent du dehors,
M’empêchant de goûter les subtiles tournures ;
Éole a quelquefois une voix de stentor,
Alors qu’une averse ressemble à un murmure.

Le récit de l’auteur se trouve ainsi couvert,
Par le raffut constant des volets qui tressautent ;
J’ouvre un livre et malheur ! je comprends de travers,
Distrait par le boucan : aux bourrasques la faute !

J’erre dans la maison
en ermite ronchon
Pestant après les dieux, les saints et puis les diables,
Et exprimant, chez moi, une humeur de cochon :
L’ouragan m’envahit et me rend peu sociable.


Dès que souffle le vent © Mapomme

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