dimanche 12 janvier 2025

Élégies. Chants des marins défunts

Quand souffle la tempête et que gronde le vent,
Par-delà les étangs, les terres qui les bordent,
J’entends comme une plainte, en la nuit s’élevant,
Un chœur nous demandant sans fin : « Miséricorde ! »

Tant d’immenses rêves, à moitié esquissés,
Tant de regrets amers et de tourments qui naissent,
Quand emplie de lumière, la vie vient à glisser
Au sein des profondeurs où règne la détresse !

Dès l’automne ou l’hiver, sitôt que le vent froid
S’en vient depuis la mer et dans la nuit fulmine,
C’est un chœur de sanglots qu’apporte le noroît,
Qui emplit dans la nuit nos modestes chaumines,

Lamento pénétrant qui résonne sans fin,
Où des langues connues se mêlent aux obscures.
Parviennent les regrets, chants des marins défunts,
Qui nous glacent d’effroi et des frissons procurent.

C’est l’appel à l’épouse, à l’enfant, aux amis,
Qui vient des profondeurs, quand une vie s’achève,
Conservé à jamais et au noroît remis,
Exhalé de l’abysse où s’éteignent les rêves.


Chants des marins défunts © Mapomme
Avec l'aide de Pirates des Caraïbes

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