vendredi 17 mai 2019

Acquarelles. Élégie de mars


C’était au mois de mars au début du printemps
Je ne sais ni le jour ni la ville à vrai dire
Sinon que ce moment fut des plus exaltants
En dépit du beau temps on ressentait l’empire
Des hordes attardées de l’Hyver persistant

Le promeneur perçoit le calme d’un étang
Sait-il ce que cachent les profondeurs placides ?
Car de secrets tourments dans tourbe des temps
Sont enfouis à jamais loin des eaux translucides
Que de douleurs taisant un mystère entêtant

Que s’était-il produit sous le soleil transi ?
Tu m’avais enlacé brusquement incertaine
D’un sibyllin chagrin ton cœur était saisi
Et j’étais le seul ange auprès de la fontaine
Qui entendît ta peine et j’en avais rosi

Sous ton pull angora j’ai senti sous mes doigts
Trembler ton corps fragile envahi par la peine
Je serais bien resté te serrant contre moi
Jusqu’à la fin des temps ô merveilleuse aubaine
Mais le fugace hélas ici-bas fait sa loi

C’était au mois de mars au début du printemps
Je ne sais en quel jour mais la chose est certaine
S’envolent en fumée les plus beaux des instants
Je sens encor ton corps en ces années lointaines
Le temps est maraudeur de tout nous délestant
Élégie de mars © Mapomme 
avec l'aide de John Carney

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