lundi 22 avril 2019

Stances. Banni Spinoza et la recherche de la joie


Il s’en alla maudit par sa communauté
Maudit pour l’éternité et privé de famille
Maudit où qu’il aille car il avait douté
Des miracles divins qui chaque foi habille

Car une aveugle foi il ne put embrasser
Toute sa jeunesse lui fut soudain ravie
Pour que son passage ici-bas fût effacé
Que jamais il ne soit fait mention de sa vie

Tous ceux qui à l’oubli crurent le condamner
Dans l’oubli sont entrés en habit d’infâmie
Pour avoir négligé de savoir pardonner
Et omettant d’offrir une indulgence amie

Dans la honte ils iront au fer rouge marqués
Alors qu’il est entré parmi les philosophes
Qui n’ont jamais plié et jamais bifurqué
Quand fulmine la foule et qu’elle l’apostrophe

Issu de la contrée parsemée d’épineux
Il savait que guérit la sanglante blessure 
De l’exclusion des siens et des propos haineux
Auxquels le temps délivre une rémission sûre

Chacun doit parcourir un douloureux chemin
D’épines parsemé qui griffent et nous piquent
Le sage a su tirer des travers des humains
La vérité joyeuse en guise de topique
Les épines du banni © d'après une gravure




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