jeudi 14 mars 2024

Sonnets sertis. Sans nulle Danaïde

Le tourment des hivers en tapinois efface,
Chaque jour un peu plus, les soleils des printemps.

Du funèbre horloger, l’avant-garde s’avance,
Asséchant le terreau des épis vigoureux,
Sans l’espoir perdurant de possible jouvence,
Car la sève pâtit de ses feux rigoureux.

Titan, tyran du temps, nous, mortels sans défense,
Privés de Danaïde aux efforts généreux,
Comment emplirons-nous l’esprit de connaissances,
Si du tonneau percé s’enfuient les jours heureux ?

Bien des mots s’évaporent, sans que nul ne décide
De combattre illico ce fléau qu'on perçoit,
Car, aux soleils éteints, tant de maux coïncident.

Avant, s'y réchauffer allait pourtant de soi,
Mais l’hiver ennemi, à pas feutrés, trucide
Cet ouvreur des chemins, le plus preste qui soit.

Dans la sombre forêt, quelque effort que l’on fasse,
Les ronces nous cachent la voie qu’on prenait tant !
Sans nulle Danaïde © Mapomme d'après Théodore Géricault

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