vendredi 22 mars 2024

Sonnets sertis. Le poète persan

Poète, prends ta lyre et chante le désert,
Ce désert éternel que le simoun modèle !

Sur l’infini de sable et sous celui des cieux,
Perçois l’immensité, qu’elle imprègne tes rimes,
Que ressent le marin qui l’affronte, audacieux :
Restitue sa magie qui sur l’ivresse prime !

Ici, l’humain n’est rien, face au calme précieux,
Car briser le silence est quasiment un crime ;
S’agitent des pensées, des rêves délicieux :
Renonce à l’apathie dont ton esprit se grime ;

Entends donc ta Muse éveillant ta vision,
Que dans le bruit furieux des cités si grouillantes
Tu n’aurais pas perçue ou prise en dérision.

La rumeur couvre ainsi ta pensée bredouillante,
Présentant la beauté ainsi qu’une illusion :
La vastitude inspire des rimes sémillantes.

Fais une pause, ici, car le silence sert
À donner du désert une image fidèle.

Le poète persan © Mapomme
d'après Gustave Moreau

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