vendredi 8 mars 2024

Sonnets sertis. Le monstre se dévore

Quelle outrance pourrait d’une foule haineuse
Exaucer les instincts malsains et dévorants ?

Versé à flots, le sang flétrit les nobles causes :
Doit-on se libérer dans le but d’asservir
Quiconque apprécierait différemment les choses,
Guidé par des talions qu’on tient à assouvir ?

Tel un organe humain voit naître une nécrose,
Par un dérèglement qu’on ne saurait régir,
Le plus pur idéal, aux jours qu’on voulait roses,
Offre du sang humain, sans jamais réagir.

Ivres de la curée, des revanchards féroces
Jubilent dès que tombe, dans le sanglant panier,
Heureux de voir trembler, sur cette place atroce

Ceux qui les méprisaient ; aujourd’hui prisonniers,
Ayant la charrette comme piteux carrosse,
Ils voient se déchaîner ce peuple rancunier.

Mais toi aussi Olympe, aux idées lumineuses,
Te voilà immolée en ce haineux torrent.
Le monstre se dévore © Mapomme
d'après Alexander Kucharsky,  portrait d'Olympe de Gouges

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