jeudi 22 février 2024

Sonnets sertis. Saisis par le vertige

Au bord du précipice, enivrés d'un vertige,
Par le vide, horrifiés, nous sommes attirés.

D’un avril révolu ont pâli les essences
Et, soumis à mi-mai à de puissants parfums,
Lorsque des sentiments soudain prennent naissance,
Se consume l’esprit des nouveaux séraphins.

De l’ivresse des fleurs, nous perdons la conscience,
Saisis du vertige de nos nouvelles faims ;
Ainsi qu’une ivre abeille, on frémit d’impatience,
Butinant un nectar à l’instar d’un or fin.

Que de fleurs en ce pré, où une nous captive,
Ni par sa fragrance, ni l’éclat de son teint,
Mais par sa douce voix à la grâce effective.

On hésite, d’un coup, face au troublant destin ;
L’affinité perçue sera-t-elle élective
Et devra-t-on se fier à son captieux instinct ?

Du temple des amours demeurent les vestiges,
Mais sont fanées les fleurs des espoirs expirés.

Saisis par le vertige © Mapomme
D'après John William Waterhouse et Claude Monet

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